Benoît Guillaume

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Stephen King

Nom Réel: Stephen Edwin King
Né le 21 septembre 1947

Autres pseudonymes
Richard Bachman, John Swithen, Stiven King
Langues : anglais
Nationalité : États-Unis

Sites web
https://stephenking.com
fr.wikipedia.org - wikidata.org - bnf.fr (données) - isni.org

Biographie

Né à Portland (Maine), l'Américain Stephen King est à la fois le héros fondateur et le principal représentant de ce genre populaire et trop décrié qu'on appelle la Terreur moderne ou la Mainstream Horror, et qui réalise une synthèse paradoxale entre le fantastique et le roman naturaliste : Vampires, loups-garous, je n'y crois pas, mais je crois aux meurtriers. Je crois à l'étranger qui vient dans votre maison au milieu de la nuit, frappe à votre porte, entre et vous tue. Un vampire est un voleur de vie, un meurtrier est un voleur de vie. L'un est la métaphore de l'autre. [...] Mon opinion est que les monstres nous attrapent toujours à la fin. Le monstre peut être le cancer. Le monstre peut être une attaque. Le monstre peut être une crise cardiaque. Mais, à la fin, les monstres m'auront et ils vous auront (Dossiers de Phénix, no 2).

C'est en vrai naturaliste que King défend le droit à la métaphore, même incongrue. Pour lui, il existe une véritable gradation du fantastique : la terreur au sommet, l'horreur en dessous, et la révulsion tout à fait en bas.

Stephen King tient à dire toute la vérité, y compris la part maudite qui défie le vraisemblable - Il y a une part de nous qui est horrible, il y a des jours où les gens ne se sentent pas humains, où ils sont de mauvaise humeur, où ils sont fatigués (Dossiers de Phénix, no 2) - sans pour autant cesser d'être eux-mêmes, ou d'être le mal qui cabriole au fond d'eux-mêmes. Apparemment King ne croit pas en Dieu, mais il croit au diable, au père Noël - en tant que métaphores - et aussi aux chiens enragés (Cujo, 1981), aux voitures qui rendent fous ceux qui les conduisent (Christine, 1983) et aux autres accessoires de la terreur moderne. Et surtout il n'a pas oublié l'enfant qu'il fut et qui y croyait.

Il fut dans les années 1950 un adolescent gorgé de films d'épouvante à bon marché, où il se reconnaissait : Quand vous voyiez [un jeune acteur] en tenue de collégien se transformer en loup-garou, vous ne pouviez pas vous empêcher de rappeler à la surface vos propres inquiétudes quant aux fréquentations douteuses de votre fille. Les adolescents eux-mêmes (dont moi ; je parle d'expérience) trouvaient avec les monstres concoctés dans les grands studios américains une occasion de contempler des individus encore plus affreux qu'ils ne croyaient l'être eux-mêmes (Préface à Danse macabre).

Puis vint l'âge adulte et avec lui la perspective d'être envoyé faire la guerre au Vietnam, la radicalisation politique, le feu dans les campus. Et la colère de voir un film comme L'Exorciste (1973) présenter - avec tous les moyens d'une superproduction cette fois - une adolescente possédée du diable. À cette profession de foi pédophobe, Stephen King va opposer son premier roman, Carrie (1974), où une héroïne du même âge, élevée par une mère puritaine, s'affole devant ses premières règles et devient la risée de son collège. Mais un pouvoir parapsychologique - la télékinésie - s'est éveillé en elle avec la puberté ; une grêle d'objets s'abat bientôt sur ses persécuteurs - sans pour autant lui procurer la paix. Car un tel pouvoir est une malédiction : dans Charlie (1980), l'héroïne est douée de pyrokinésie et les services secrets la recherchent pour faire d'elle une bombe vivante.

Ainsi les enfants sont innocents - ou, s'ils sont coupables, ils le sont malgré eux. Les adultes, en général, ne les comprennent pas. Dans Shining (1977), Danny, âgé de cinq ans, a un pouvoir de précognition, mais ses parents ne le prennent pas au sérieux. Pourtant, ce qu'il lit dans l'avenir, c'est que son père va vouloir le tuer. Un livre comme Shining suggère une idée inconfortable : que nous sommes tous à la limite la plupart du temps (Dossiers de Phénix, no 2).

Le héros de Stephen King, c'est l'enfant ; ou l'enseignant qu'il fut, en contact avec l'enfance ; ou l'écrivain qu'il est devenu, accroché à l'État du Maine où il est né, attentif à ressusciter ses souvenirs (ceux de six à douze ans, notamment) pour y puiser l'inspiration : Les enfants ne pensent pas en ligne droite, ils pensent dans les coins, ils ont l'esprit tordu [...]. Nous permettons à nos enfants d'être fous jusqu'à ce qu'ils aient environ huit ans, puis nous leur disons : Pourquoi ne grandis-tu pas ? Grandis ! (Dossiers de Phénix, no 2). King, lui, n'a jamais vraiment accepté de grandir.

Mais jusqu'où peut-on aller dans le refus ? L'écrivain est par excellence l'homme qui cultive ses réminiscences et suit son intuition. L'écrivain à succès, lui, peut être privé de ce droit. Misery (1987) évoque ainsi un romancier qui vient de tuer l'un de ses personnages. Une admiratrice psychotique va l'obliger à le ressusciter, en usant de violence sur sa personne. Elle n'aura pas peur de tuer l'artiste et au besoin l'homme, faisant preuve d'une folie meurtrière qui n'est rien moins qu'enfantine.

La Part des ténèbres (1989) met en scène un autre écrivain qui rencontre le succès en écrivant sous un pseudonyme, tandis qu'il signe de son vrai nom des romans plus ambitieux mais ignorés par la critique. Exaspéré, il met en scène l'enterrement de son pseudonyme, et celui-ci revient, tel un fantôme, pour se venger. Tout homme se partage entre plusieurs identités. Stephen King est devenu en 1977 Richard Bachman, auteur de cinq romans, mort en 1985 d'un cancer du pseudonyme, c'est-à-dire du dévoilement de la supercherie. La perte d'un double - ou dans Misery , l'interdiction de l'assassiner - est une lésion de la personnalité, qui appelle vengeance. Ces deux romans exceptionnellement riches sont souvent considérés comme les plus originaux qu'ait produits l'auteur. Certains disent : ses chefs-d'œuvre.


©Encyclopædia Universalis 2004, tous droits réservés
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Livres ne faisant pas partie d'un cycle (11) :

ÇA9782724244656


Carrie9782226069801


Dead Zone9782253035268


Différentes Saisons9782724232196

: Espoir, éternel printemps, Été de corruption, L'automne de l'innocence, Un conte d'hiver

La Ligne Verte9782290301869


La peau sur les os9782277224358


Le Fléau9782724269109


Les yeux du dragon9782266075503


Running Man9782724242218


Simetierre9782724229912


Conte de fées9782226475534



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